L’augmentation des contrôles de vitesse est elle une solution pertinente pour faire baisser le nombre de morts sur les routes ?
Les radars nouvelle génération, dits mobiles-mobiles embarqués dans les véhicules des forces de l’ordre, ainsi que les radars tronçons, sont des dispositifs mis en place depuis le début de l’été. Plusieurs associations prenant la défense des automobilistes se sont élevées contre de telles mesures ayant, d’après elles, pour but principal, une mise à mal très organisée du portefeuille des usagers de la route.
Pour lutter contre la violence routière, ces dernières proposent en contrepartie, un complément de formation pour les conducteurs et notamment, les titulaires du permis probatoire.
Il est tout de même important de rappeler que la vitesse excessive est une cause récurrente d’accident sur les routes. Si l’objectif est de diminuer le nombre de mort, il serait alors plus pertinent d’accroitre les mesures préventives qui viendraient modifier le comportement des automobilistes plutôt que d’accroitre les mesures de constatation de l’infraction. Ainsi le comportement dangereux serait éviter et non simplement constaté.
La focalisation sur la répression renforcée des conducteurs concernant la vitesse, peut dans une certaine mesure, s’avérer superflue dans le sens où bien d’autres mesures pourraient être développées et être amenées à voir le jour concernant d’autres facteurs d’accident : alcool, stupéfiants, somnolence au volant…
Aussi, entre 2010 et 2011, on a observé une diminution d’environ 30 % des crédits alloués à l’entretien et à l’exploitation des routes en France (Source : Question orale sans débat n° 1203S de M. Yves Daudigny (Aisne - SOC) publiée dans le JO Sénat du 10/02/2011 - page 282). Sans nier le caractère dangereux (mortel) de la vitesse, il faut également se pencher sur un tel problème présentant tout autant un aspect « accidentogène ».
Paradoxalement, la multiplication des contrôles de vitesse pourraient avoir des conséquences néfastes sur la sécurité routière puisque le comportement des automobilistes est modifié.
En effet, les automobilistes ont tendance à fixer toute leur attention à la recherche d’éventuels contrôles de vitesse au préjudice de la vigilance relative aux dangers qui peuvent survenir à tout moment (piétons, ralentissement…). En poussant notre réflexion, nous pourrions également nous demander si cela ne crée pas de danger supplémentaire dans la mesure où l’automobiliste, pour éviter le retrait de point, va créer une situation de danger pour les tiers, l’exemple le plus probant reste encore le freinage brusque- ré accélération.
En fin de compte, la solution pour réduire le nombre de mort sur les routes pourrait se baser sur la combinaison de plusieurs types de mesures à la fois préventives et répressives.